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D'étranges rêveries : Clipographie
28 août 2005

Sans logique (1989)

sans_logique

Il existe dans l’œuvre clipographique de Mylène un triptyque (qui ne se présente pas comme tel !) qui évoque en filigrane une dimension sociale particulièrement forte : ce sont « Tristana » (1987), « Sans logique » (1989) et « Désenchantée » (1991) … Attardons-nous ici sur « Sans logique » …

On y retrouve des thèmes forts à Mylène, à savoir l’amour qui se mêle à la mort, la Religion avec le crucifix perdu par l’enfant, les connotations sexuelles avec le serpent de l’Eden, puis la symbolique de la corrida pour la symbolique espagnole, le tout soupçonné de schizophrénie évoquée par les paroles. Nous y reviendrons peut-être dans le futur, mais je tiens aujourd’hui à vous faire prendre conscience de la dimension sociale de ce clip … La lutte sociale, dont particulièrement celle de la rébellion vaine.

Les vieux sont ici les nantis, les garants de l’ordre moral, les partenaires du conformisme social … Ils se complaisent en leur statut qui ne peut être autrement : il n’ont rien à faire pour le conforter : ils ont leur place et en jouissent, en usent pour imposer des limites à la jeunesse qui représente ici la spontanéité, mais aussi évidemment le mal de vivre et la recherche de soi …

Ce que dénonce le clip est donc cet ordre social : l’harnachement de la conformité sur ceux qui portent en eux l’espoir du changement. En cassant brutalement l’ordre des choses (ici Mylène tue comme un geste désespéré pour se libérer des entraves et sortir en quelque sorte du scénario attendu), le personnage symbolise l’aspiration au changement de cet état … Mais l’impulsivité de son acte n’a pour conséquence alors que sa vacuité !

Les vieux partent alors comme ils sont venus, les jeunes ramassent les pièces, et l’ordre social reprend ainsi son cours normal, comme avant …

Ce clip montre alors un autre aspect de l’univers Farmer qui est la peur de vieillir illustré par les textes de « Plus Grandir » et « Et si vieillir m’était conté » … Cependant, cette peur ne semble finalement pas être la peur de vieillir au sens strict du terme, ou de mourir, mais sans doute la peur de faire partie de cette partie de la population qu’elle décrie avec ses valeurs qu’ils maintiennent envers et contre tout !

Pour l’anecdote, sachez que ce clip fut l'inspiration première d'Amélie Nothomb pour son livre Attentat où elle a écrit :

"Le studio reproduisait une arène expressionniste avec des ombres peintes et des cadavres à la place des spectateurs. Et elle devait jouer le rôle principal, celui d'un jeune taureau fou qui s'éprenait du matador et le lui exprimait en lui transperçant le ventre avec ses cornes."

... ce qui est, si on peut dire, le scénario du clip ... !

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Commentaires
R
Je trouve au contraire (désolé !) que le lire avec la vision d'"Attentat" est bien trop se limiter à un seul axe de lecture ...
L
Je l'ai regardé plusieurs aussi celui là parce que je ne parvenais pas vraiment à comprendre !! Mais en lisant Attentat on peut mieux comprendre je pense !!
D'étranges rêveries : Clipographie
  • Il est des choses auxquelles on n'ose trop penser ... Il est des choses auxquelles les mots semblent ne pas suffir ... Il est des univers et des pensées dans lesquelles on n'ose s'attarder ... Et pourtant ...
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